Châtel-en-Trièves
Histoire & patrimoine
CHÂTEL-EN-TRIÈVES est une commune iséroise des Préalpes françaises, aux confins du massif du Dévoluy, née le 1er janvier 2017 de la fusion de deux communes : Cordéac et Saint-Sébastien.
Dès le début de la période révolutionnaire en 1790, date de la création des communes, ces deux anciennes paroisses étaient rassemblées pour constituer, durant quelques décennies, la commune de Saint-Sébastien et Cordéac-en-Morges.
Dans la deuxième partie du XIXème siècle, de longues démarches procédurières, conséquence des conflits religieux, opposant les communautés protestantes et catholiques, conduiront à une séparation prononcée en 1865, séparation qui ne durera pas moins de 150 ans.
Une topographie diversifiée
La commune étage son territoire des berges du Drac, à quelques 580 mètres d’altitude, jusqu’au sommet du Pic de l’Obiou (2789 mètres), point culminant du massif du Dévoluy au sud et sur sa bordure Ouest, au sommet du Châtel (ou Bonnet de Calvin) qui atteint 1931 mètres.
Lorsqu’on s’élève en altitude, on passe ainsi des flancs abrupts et inhospitaliers de la tumultueuse rivière, dont le cours barré de nombreuses retenues depuis sa source, dans le département voisin des Hautes-Alpes, a ainsi partiellement été dompté, à de riants plateaux où se concentre la vie économique et sociale des habitants de la commune, Châteloises et Châtelois.
Le lac de Saint-Pierre et Méarotz est l’une de ces retenues. Il borde le pied de Châtel-en-Trièves sur presque toute sa longueur, mais sa rive escarpée ne permet pas la pratique des sports nautiques. Le plan d’eau offre,, néanmoins, de magnifiques perspectives dignes d’un des plus beaux fjords de Norvège, et la possibilité d’y pratiquer la pêche et la randonnée. La centrale hydro-électrique des Rives permet à Électricité de France d’en exploiter la source d’énergie, et la commune en retire légitimement une ressource non négligeable.
Une symbiose entre agriculture, élevage et paysages
L’agriculture constitue la principale activité économique de la commune. Cette activité, caractérisée longtemps par le pastoralisme, a façonné les paysages. Elle leur a conféré cette empreinte harmonieuse qui atteste ici d’une présence humaine, depuis des temps immémoriaux. Cette empreinte se traduit, encore de nos jours, par une marque « bocagère » très forte, bocage qui cède aujourd’hui, lentement la place à une culture vivrière plus développée mais respectueuse de la terre.
Un écrin de forêts entoure les villages et s’accroche à toutes les zones pentues, pour s’élever jusqu’aux contreforts déchiquetés des montagnes de Châtel et du Pic Obiou, autrefois destination des troupeaux d’ovins transhumants. De nos jours, si la transhumance est totalement abandonnée, les clairières et les prairies d’altitude offrent leurs herbages à de nombreux troupeaux de chevaux et bovins, et plus haut dans la montagne, à une faune diverse et nombreuse de chevreuils, cerfs, chamois, sangliers et autres « bêtes fauves ». Une importante population transite ou habite les bosquets et falaises calcaires de la montagne ; les espèces les plus somptueuses et les plus rares des fleurs des Alpes peuplent les pelouses alpestres.
La commune compte une trentaine de hameaux au charme captivant, avec en particulier, la survivance d’une architecture traditionnelle encore bien préservée, typique du Trièves. Nombreuses sont encore ces vastes bâtisses épaulées d’un « montoir » qui permet l’accès à la grange, ces maisons couvertes de « tuiles écailles » qui leur donnent un air si particulier d’animaux fabuleux, lorsque de rares lambeaux de brumes, « montés » du Drac, réussissent à réchapper à la chaleureuse présence de ce soleil méditerranéen, d’où se devine la proximité de la Provence voisine.
D’hier…
Ce pays a traversé le temps, un temps d’évènements étonnants, et d’une occupation humaine tout aussi étonnante. Il compte une longue histoire, aujourd’hui difficile à lire, dans les rares vestiges présents sur la commune. Pourtant, une des plus vieilles voies antiques qui reliaient Rome, Lyon et Vienne, passait ici, et d’oppidums en « castels », joignait le col du Montgenèvre près de Briançon à Corps, Mens et Die dans la Drôme toute proche. C’est pour contrôler cette voie que furent érigés les premiers « castrums » de Morges et de « Peybauzou », au pied desquels les deux villages de Cordéac et de Saint-Sébastien se groupèrent, abandonnant ainsi, autour de l’An 1000, ces lieux élevés incommodes, pour des raisons probablement liées à la difficulté de l’approvisionnement en eau. La proximité d’abbayes créées par des moines clunisiens sur le plateau, apportait pour un temps, avec le savoir, la connaissance de nouvelles pratiques agricoles et piscicoles, une réelle sécurité d’une société structurée qui sombrera quelques siècles plus tard, dans l’intolérance, les dissensions et les guerres de religions. Les religieux construisirent à Saint-Sébastien un prieuré important, dont ne demeure que l’impressionnant bâtiment, cœur du village, aujourd’hui lieu de culte pour la communauté protestante, témoignage d’une période douloureuse aujourd’hui révolue, celle de la séparation des communautés d’alors : catholique de Cordéac et protestante de Saint-Sébastien.
L’exode rural dont le pic a été atteint, dans les années 1970, semble aujourd’hui enraillé puisque la population de la commune est passée de quelques 200 habitants à près de 500, en une trentaine d’années.
à aujourd’hui…
La sortie de l’autoroute à Monestier de Clermont a engendré un flux de circulation plus fort qu’auparavant. Une large part de la population redoute l’impact et les effets négatifs de cette dernière sur le milieu si elle devait couper en deux ce territoire – situé à deux pas de l’agglomération grenobloise dont la proximité se fait sentir inexorablement. Pour l’instant, la pression immobilière est restée modérée et maitrisée grâce à une politique de développement soucieuse du bien être des habitants et des générations futures. Cela a permis de préserver un patrimoine naturel de qualité, de sauvegarder des paysages d’une beauté sans pareille qui ouvrent sur les montagnes sublimes de l’OISANS, les « dentelles bleues » du DEVOLUY des » Grands Chemins » de Jean GIONO qui a écrit ici quelques – unes de ses plus belles pages. La chaleur de l’accueil des habitants de notre petite commune est à la mesure de la grandeur de cette nature sauvage et de cet environnement exceptionnel.
Septembre 2017.
JPA
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Le siège de la mairie de Châtel-en-Trièves, situé à Saint-Sébastien, est ouvert tous les jours de 9h à 12h. La mairie est joignable au 04 76 34 92 79 ou par courriel sur le formulaire ci-contre.
La mairie annexe à Cordéac est ouverte les lundi de 11h à 12h, mercredi de 9h à 12h et vendredi de 13h30 à 16h et est joignable au 04 76 34 16 45.